Randonnée Pédestre

mars 12, 2024

Loin des caresses des vagues, du titillement de sable aux pieds, c’est la caresse d’un vent léger de la montagne, le parfum doux de la verdure, la fraîcheur agréable en ce temps chaud et le clapotis de l’eau qui coule à flots dans les rivières.

Une petite randonnée sur 6 km cet après-midi, par un temps ensoleillé, à l’intérieur dans les villages de mon enfance avant que je n’entame une nouvelle année demain: mon nouvel an à moi.

On est presque sous les pieds de Pieter Both lui-même couché depuis des siecles sur la chaîne de Moka avec le Pouce et la montagne Ory comme compagnons, guettant le nord de l’île sur un paysage à couper le souffle. Une différence de sensation terrible par rapport aux côtes.

Autrefois accessible par des sentiers accidentés et boueux pendant la periode de pluie, aujourd’hui la bitume serpente les coins et recoins. Les venelles d’antan sont méconnaissables.

Le béton se positionne en roi pour avoir pris la place du bois, des tôles, de la paille qui composaient les quelques dizaines de huttes ou maisonnettes perdues dans les champs de cannes. Aujourd’hui on ne compte plus les bâtiments qui champignonnent, même au pied de la montagne.

Plus de cannes, plutôt des plantations de légumes, chouchou, haricots, gingembre, bananes et autres. Les moins de 20 ans ne pourront se faire une idée de la transformation énorme des lieux pendant les derniers 55 ans d’indépendance.

Alfa King

Note: Article de l’auteur sur facebook le 07 janvier 2024


Bienvenu 2024

mars 12, 2024

Que l’année écoulée emporte avec elle toutes nos frustrations, nos amertumes, nos haines, nos déceptions, s’il y en a eu.

Que l’année nouvelle nous apporte de l’air nouveau, nous épargne des maux qui rongent notre société. Que cette année nous permette d’avancer avec beaucoup plus de sérénité, de lucidité, d’objectivité, d’espoir et de détermination.

Vivons notre vie, pas celle des autres. Apprenons à ne pas nous laisser corrompre et influencer par le bien égocentrique au détriment du bien commun. Chacun a un potentiel. Chacun a un instinct de droiture, de justice et de vérité.

Faisons de la place à l’empathie, l’humilité, la sagesse, la solidarité, l’intégrité, la tolérance, la paix, la sauvegarde de l’intérêt général, au patriotisme, au respect de l’autre, au savoir-vivre collectif pour le bien commun. En action comme en esprit.

Prions pour que cessent les atrocités, les persécutions, l’injustice, ici et ailleurs dans le monde. Ne perdons pas de vue sur ce qui se passe en Palestine, en Ukraine, et ailleurs, proies de la dominance et la tyrannie des super puissances en poursuite cruelle d’un agenda pour le moins obscure, expansionniste et outrageux au prix du sang de plusieurs milliers d’innocents, surtout d’enfants qui n’ont même pas connu le goût de la vie.

Face aux défis climatiques et environnementaux l’action, ou l’inaction, humaine sera cruciale à l’état du monde qu’on voudra léguer. Gardons-nous d’être complices des fossoyeurs de la planète terre, et de l’humanité en général. Nos enfants, petits-enfants et la génération à venir nous en seront reconnaissant.

A tous mes amis, réels, virtuels, physiques, imaginaires, mes parents, mes enfants, ma famille, mes proches, d’ici et d’ailleurs, mes amis Trailers, mes ex-collègues de bureau, mes proches collaborateurs et supports au boulot et à tous ceux qui se reconnaîtront et me reconnaîtront à travers mes articles dans la presse comme sur les réseaux sociaux, mon fidèle lectorat, entre autres, je tiens à présenter mes souhaits les meilleurs à vous et vos familles, pour une année remplie de joie, de bonheur, de prospérité, de succès, mais surtout de bonne santé.

Que tout nouvel espoir à l’aube de cette nouvelle année donne un nouvel élan pour un changement effectif de mentalité, de raisonnement, de comportement pour une vie plus significative et épanouissante.

Que Dieu nous protège tous.

Bonne Année.

Alfa King

Note: Article de l’auteur sur facebook le 02 janvier 2024


Adieu 2023 !

mars 12, 2024

Le compte à rebours a commencé. Plus que quelques heures, et le rideau tombera définitivement sur 2023.

J’aurais entre-temps parcouru 650 km, de l’est à l’ouest, dans les airs, pour justement changer d’air et prendre du recul avec le train-train quotidien.

En un clin d’œil, tout ce qui a pu marquer notre vie durant l’année écoulée, bon ou mauvais, plaisant ou ennuyant, sera chose du passé… jusqu’à tomber très vite dans l’oubli. Les poches bien emplies donneront droit à tous les excès. Au diable la frugalité. Au frigo les régimes.

Un instant d’exaltation où jailliront des idées aussi diverses que nouvelles pour un espoir nouveau, où pleuvront sans doute des résolutions, les unes plus tenaces que les autres, et où jalonnera la volonté d’enterrer la hache de la haine, la volonté de pardonner et d’être pardonné pour repartir sur de bases nouvelles, sur un air de « Bonne Année », de convivialité et de réconciliation.

Ainsi sera le tempérament comme ç’aura été le cas pour beaucoup à pareil moment, un an déjà. Ou deux. Peut-être trois, ou même plus. Le tout à la lueur de 2024 au milieu de sempiternelles pétarades et feux d’artifices illuminant le ciel de toutes les couleurs sur les douze coups de minuit. Des accolades, des cadeaux, des souhaits, des bises, des étreintes, des larmes de joie… parmi des « cheers » interminables. Un instant d’émotion vive sortant tout droit du cœur, le temps que s’atténuent les lumières, les bruits, les fumées et l’odeur soufrée des feux d’artifices. Une nouvelle ère semblera se dessiner sous de meilleurs hospices.

Une fois passée l’euphorie, le réveil, pour certains, sera brutal. La poche et le porte-monnaie dégarnissant, la hantise d’un mois à l’allure de l’éternité gagnera petit à petit du terrain. Le guichet automatique bancaire, instrument incontournable à l’ère de la technologie informatique, très sollicité en cette période festive, ne pourra cracher plus que l’on n’ait mis de côté pour une éventuelle période de vaches maigres. Le citoyen lambda se verra alors tirer le diable par la queue en attendant le prochain jour de paie qui, pour beaucoup, prendra tout son temps à se manifester, le dernier avec un pactole double, ayant été le 15 décembre 2023, bien plus tôt que d’habitude. Une traversée du désert pénible que beaucoup appréhende avec la crainte d’une résurgence des poussées inflationnistes.

Ainsi va la vie. Oui, comme dirait Roch Carrier, poète, nouvelliste, romancier, dramaturge, essayiste et administrateur général de la Bibliothèque nationale du Canada (Beauce, Québec, 13 mai 1937) : « Ainsi va la vie. Vous la possédez, elle vous possède, elle vous quitte. »

Il est permis cependant d’espérer.

Alfa King

Note: Article de l’auteur sur facebook le 31 décembre 2023


Vœux de Noel et de Fin d’Année

mars 12, 2024

On a eu une année bien remplie. Une année inoubliable, dans la bonne humeur, dans la coopération et dans la solidarité. La RTA est heureuse de l’avoir partagé avec vous, les trailers, les volontaires, les sponsors, les autorités locales, les parents, les fournisseurs, logistiques et autres.

Tout y était: rire, sourire, joie, victoire, déception, amour, amertume par moments, frustration aussi parfois, amitié, fraternité, mais surtout, tout ce qui nous réunit pour faire en sorte qu’en fin prime l’esprit du trail.

On a certes eu des moments moins bon, moins performant, moins agréable. Qui ne souhaiterait pas être sur le podium à un moment ou un autre? Ce n’est pas une défaite pour autant. On a certes eu des manquements, le parfait est dans le domaine de l’absolu. Serait-ce une faute pour autant ? Bien sûr, on prend note, on tire des leçons, on passe sans trop s’attarder, avec plus de lucidité, gardant l’œil de la vigilance et le focus pour une meilleure prestation autant que possible.

La réussite, comme le trail d’ailleurs, n’est pas un parcours linéaire. Des terrains accidentés, escarpés, broussailleux, c’est ce qui rend l’exercice excitant, palpitant, amusant. Réussir, c’est d’abord, se cogner, se heurter, se trébucher, tomber, à plusieurs reprises avant de se lever, se redresser et reprendre la route menant vers le but. On a pris le départ, on s’est engagé, on doit pouvoir franchir la ligne d’arrivée. J K Rowling (auteur de Harry Potter qui a connu maintes refus de publication), Michael Jordan (ancien vedette du basket avec plusieurs échecs), Rowan Atkinson (Mr Bean – bègue devenu acteur de renom) ne sont que quelques exemples de persévérance, d’assiduité, de réussite.

Un sport incontournable, le commissaire des sports a l’habitude de le dire et le redire, le trail fait la beauté de la belle cendrillon des Mascareignes. Une activité où tout le monde se retrouve, de 4 à 100 ans, de jour comme de nuit à l’instar du MCB Port Mathurin Urban Trail, de l’UBP Trail Championship, du Crystal Trail Run, du Golden Bat Night Trail ou encore des nouvellement introduits Kids Night Trail et Relais Pei, pour ne citer que ceux-là. Si pour les élites, c’est avant tout une compétition, une épreuve d’endurance, pour les autres c’est surtout la découverte des endroits reculés, le plaisir de se communier avec la nature luxuriante, le luxe de pouvoir respirer de l’air pur de la montagne et la liberté d’admirer les vues époustouflantes qui défilent au fur et à mesure.

En cette période festive notre plus grand souhait pour la Noël et le nouvel an serait de vous voir tous en meilleure forme avec encore plus de bonheur, de prospérité, de réussite, et surtout de bonne santé. L’année 2024 sera une année charnière avec la 15ème édition du Trail de Rodrigues qui s’annonce encore plus palpitant avec un défilé prévu d’autres grands noms du Trail au niveau mondial. D’autres évènements en coulisse seront dévoilés en temps voulu.

Joyeux Noel et Bonne Année à tous.

Alfa King

Note: Article de l’auteur sur les reseaux sociaux le 24 decembre 2023


Rodrigues ne se raconte pas, Rodrigues se vit

novembre 15, 2022

18 km dans la région ouest de l’île, le quart du parcours de l’ultra Trail de Rodrigues (Trail hibou). C’était mon parcours de dimanche dernier avec mon ami Ronny par un ciel couvert à 7 oktas, le soleil se faisant une entrée graduelle dans les derniers kilomètres comme pour le TDR 13 dimanche dernier.

Un tout autre paysage se dessine sur cette partie de l’île loin du chahut quotidien, de quoi se ressourcer. Des endroits dépourvus d’habitations sauf pour quelques cabanes des pêcheurs ici et là, certains en ruines, et des bœufs, des cabris et des moutons, le folklore animalier incontournable de l’île, sans oublier des collines avec des rochers suspendus comme le démontre les photos.

Marcher à travers des sentiers caillouteux (j’imagine la douleur des ultra trailers) parmi les piquants loulou (acacia nilotica) asséchés et des rochers gigantesques blancs exposant une image de couverture de neige dans l’environnement sombre sous les arbres n’est pas une activite qu’on ferait tous les jours. Surtout quand on est dans une région aride longeant les côtes sauvages. L’ampleur de la sécheresse qui sévit depuis quelque temps déjà est palpable.

Et que dire de se prêter au jeu d’enfant en essayant le coup de balançoire sur les racines aériennes des banians poussant ça et là ? De pousser des beuglements pour entendre le retour de l’écho de la Montagne Crier? Oui, on s’est donné à cœur joie lors de cette randonnée pour le moins différente.

Rodrigues ne se raconte pas, Rodrigues se vit, pour citer Fred Bousseau, rédacteur Web chez Trails Endurance Mag.

Ainsi notre randonnée avait commencé vers 06h40 à Biae du Nord pour terminer à Baie Topaz vers la mi-journée en passant par Pointe Pistache, Pointe Manioc, Montagne Crier, Delo Vert et autres Pointe Matourin.

Alfa King (Amanoola Khayrattee)


Le Trail de Rodrigues 2022: Cap au Nord

octobre 19, 2022

La 13eme édition du Trail de Rodrigues (TDR) vous convie à la découverte de l’ile à travers ces différents parcours. C’est l’évènement phare de l’année qui prend toute sa dimension nationale et internationale avec des participants de renoms attendus de la région et d’autres parties du monde en plus de la participation des trailers locaux. Il se tient toujours le 1er dimanche de novembre.

Donc, cette année-ci le TDR est prévu pour le dimanche 6 novembre 2022. Les inscriptions sont déjà en cours et seront closes incessamment. Ce sera sans doute une découverte en profondeur de la partie nord de l’ile.  Pour reprendre le jargon maritime, cher à Rodrigues – Cap au nord toute !

A l’instar du Grand Raid, Le Trail de Rodrigues regroupe plusieurs courses en son sein. De 7 km à 51 km en passant par le 28 km et le 16 km, tout le monde y trouve son compte. Pour sa 13eme édition, le TDR compte faire peau neuve en basculant ses quatre courses existantes vers le nord de l’ile tout en y rajouter une 5eme course : un Ultra Tour de Rodrigues.

 Découvrons ensemble les différents parcours qui terminent tous à la Reserve François Leguat à Anse Quitor près de l’aéroport Plaine Corail dans l’ouest de l’ile.

Le Trail de la Tortue ou Le Family Trail

Le parcours du plus petit des trails, le trail de la tortue ou le family trail,  passe de 7 km les années précédentes à 6 km cette année pour mieux convenir aux plus petits, mais aussi aux plus grands qui ne peuvent se permettre les parcours allongés.  Le Kids Trail de la ligue de la RTA n’est pas étrangère à la popularité grandissante du Trail de la Tortue.  Le départ se fera à 09h00 à partir du terrain de foot de Montagne Cabri Corail pour se diriger vers Dans Manuel, Caverne Patate, Cité Patate, Dans Coco et l’arrivée à la Réserve François Leguat.

Le Trail Gecko

Ce trail sera couru sur une distance de 16 km à partir de Baie du Nord (lieu de depart du Championnat de Trail) pour rallier la Ferme, Citadel et retrouver les trailers du Trail de la Tortue. Pour rappel c’est aussi une spécificité du TDR pour chaque distance de s’emboiter sur sa précédente pour donner une fin commune. Il démarrera à 08h00.

Le Trail du Solitaire

C’est le format intermédiaire avec un parcours de 28 km qui commence à 07h00 dans l’enceinte de Phoenix Beverages Ltd (sponsor de toujours de la ligue de trail et du TDR) à Pointe L’Herbe. De là, les trailers fouleront les sentiers de Fond Baie aux Huitres, communément appelé l’Agriculture, Allée Tamarin, Montagne Tonnerre, et la grande nouveauté, la superbe vallée de Baie Malgache, pour remonter par Montagne du Sable (une des grosses difficultés de la course), Dans Limon, Pointe Diable et retrouver le Trail du Gecko.  En prime, une vue à couper le souffle sur le lagon nord en face de la vallée de Baie Malgache, réputée pour la culture des légumes, de même que les ilots du nord.

Le Trail du Perroquet

En pénultième, nous avons le 50 km ou le Trail du Perroquet.  Le départ se fera toujours à 05h00 sur la plage d’Anse Ali, à côté de l’Hôtel Tekoma, et la course longera les célèbres criques, avec comme point d’orgue, Anse Bouteille et sans doute son non moins célèbre levé du soleil. Petite bosse en direction de Montagne Cabri Est, pour visiter Trois Soleils et sa célèbre sculpture, Trèfles et ses éoliennes, Rivière Banane, Brulé, la vallée très naturelle de Vainqueur pour retrouver la civilisation à Palissade et prendre de la hauteur sur la plus haute cime de Rodrigues (Le Mont Limon), Mont Lubin et une descente vers la capitale de cœur de Rodrigues : Port Mathurin. 

La vue sur cette partie de l’ile, avec cet effet entre ciel et mer, sera juste incroyable.  Quoique le mieux serait de venir le constater de visu ! Avant d’arriver sur le ravito de Port Mathurin (sur le port), il faudra quand même traverser Crève-Cœur et son hôpital (Queen Elizabeth Hospital), Marie Reine de Rodrigues à Pointe Canon, pour pourquoi pas y dire une petite prière et enfin le marché (pas sûr que vous ayez le temps d’y faire les courses, par contre).  De Port Mathurin, il faudra grimper vers le village de l’Union et ses célèbres monuments – la tombe de Philibert Marragon, un des premiers colons sur l’ile, le monument des esclaves et le monument du Sega tambour.  En quelques foulées, vous voilà dans les pas du Trail du Solitaire à l’Agriculture. 

Le Trail du Hibou ou Ultra Tour de Rodrigues

C’est le dernier du jour mais une nouveauté cette année. Il sera couru sur un parcours de 73 km qui fait tout le tour de Rodrigues en longeant la côte de part en part.  Les Ultra- trailers démarreront à 02h30 du matin (grande première dans le monde du trail à Rodrigues) à François Leguat pour une arrivée au même endroit, avec un tour dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.  Avec un Cut Off Time à 18h00, ils auront largement le temps de longer Mourouk (1er ravito), Pointe Coton (2eme ravito), Baladirou (Point d’eau), Port Mathurin (3eme Ravito), Baie du Nord (4eme Ravito), Pointe Mathourin (5eme et dernier ravito), Pointe l’herbe Corail (dernier point d’eau) et l’arrivée à François Leguat en passant par Banjelic et sa vue extraordinaire sur l’ile aux Crabes.

C’est une évidence que de par le relief de Rodrigues, il faudra alterner entre bitumes et sentiers. 10 km de goudron dès le départ entre Petite Butte et Mourouk, et ce n’est pas si mal, car cette partie se fait de nuit, et 16 km dans le nord entre Baladirou et Baie du Nord, avec le soleil comme compagnon.  Les trailers sur ce parcours spécifiquement sont fortement conseillés de se munir d’équipements de sports appropriés, lampe frontale, ravitaillement personnel indépendamment des dispositions prévus par la Rod Trail Association à divers endroits.  

Il faut savoir que chaque nom donné à un trail rappelle un animal malheureusement disparu de Rodrigues – le Solitaire étant le plus célèbre mais non le seul.  C’est toute la partie histoire, culture, découverte et la conscience de l’environnement que le TDR promeut a travers ce sport  incontournable de l’année. Il sera aussi utile de rendre une visite au musée de la Réserve François Leguat pour en savoir plus.

Quel que soit le parcours : Bon courage !

Alfa King (Amanoola Khayrattee)

(Texte adapté du TDR 2022 – Remerciements à Michael Allet, Vice Président de la RTA)


Au Cœur d’un Sujet Qui Enflamme : La Commission Electorale en Question

mars 26, 2022

Ce qu’il convient d’appeler l’accrochage Shakeel/Roshi dans de l’émission « Au Cœur de l’Info de Radio Plus » la semaine dernière, fait toujours débat. Comme bon nombre de gens, j’ai suivi ce direct avec beaucoup d’intérêt, quoique en différé.

Pour avoir travaillé à l’occasion de plusieurs élections à différents niveaux jusqu’au plus haut, j’ai mon opinion personnelle en ce qu’il s’agit des dernières élections générales avec  toutes les spéculations de fraudes potentielles qu’on veuille les attribuer : allégations de chiffres contradictoires, de bulletins et d’urnes en vadrouille, et autres points d’irrégularités avec l’usage des moyens du type T-square apparemment mises en avant par certains candidats dans leurs pétitions électorales. Ce n’est pas mon but de creuser dans les bienfondés ou non de tout ce qui a été dit jusque-là  sur le déroulement de ces élections. Les instances judiciaires seront sans doute appelées le moment venu à examiner les divers cas devant eux. Ce qui m’intéresse ici c’est la prestation des intervenants et des animateurs de l’émission en question, une prestation pour le moins chaotique. Le niveau semble avoir pris un sale coup jusqu’à descendre visiblement en dessous de la ceinture.

Soit dit au préalable : Je n’ai pas de préférence ni de haine envers qui que ce soit, politique ou autre, surtout pas avec les protagonistes du plateau en question, encore moins avec le commissaire électoral. Et je n’ai non plus aucun lien, de loin ou de près, avec eux. J’ai connu le commissaire en tant que fonctionnaire au fil de mes affectations antérieures aux élections successives. Avec lui, pas de compromis, pas de légèreté, pas de négligence et pas droit à l’erreur dans la conduite de la fonction d’officier électoral. Ceci justement pour le bon déroulement des élections. Et pour cause : les élections doivent se tenir dans des conditions dépourvues de doutes, de favoritismes ou de perceptions de doutes et de favoritismes, donc dans un climat de confiance absolue. Ça c’était des conditions sine qua non au bon vieux temps. Le sont-ils aujourd’hui ? C’est justement sur cela que l’émission en question devait apporter un peu plus d’éclairage, du moins c’est ce que j’ai compris.

Ce qui m’a frappé dans cette émission en direct c’est surtout les réponses précises, percutantes et perspicaces du Commissaire Electoral qui a eu le mérite de démontrer sa maitrise de son dossier. A l’appui, citations des différentes sections des provisions légales régissant les élections pour étayer ses dires. Ce que au moins un des intervenants semblait avoir du mal à cerner pour avoir demandé des justifications à plusieurs reprises.

Le commissaire a eu raison sur les points discordants par rapport au registre des électeurs. Il a fait référence du tac au tac aux législations gouvernant les points soulevés. Les provisions sont on ne peut plus claires, et cela, le simple officier qu’est le « canvasser », ou le « registration officer », le connait très bien. Il a su paramétrer dans le cadre strictement légale, son intervention au téléphone, se gardant bien de commenter sur des points qui pourraient, selon lui, avoir une incidence quelconque sur les sujets de litige en cour. Ainsi, citant les sections pertinentes, il a soutenu l’authenticité du registre électoral utilisé. Ce registre est, selon ses dires et selon la loi, le Representation of People’s Act, compilé et remis à jour chaque année après enquête sur le terrain à une certaine période spécifique de l’année, notamment vers le début, pour être ensuite publié et assujetti à une vérification par les électeurs avant d’entrer en vigueur vers le mois d’aout. Il a aussi expliqué qu’il n’y avait que 65 Bangladais inscrits dans le registre et que tout a été fait dans le cadre de la loi. À une question de savoir s’il allait « step down », il s’est demandé pour quelle raison. Pour lui la question ne se pose pas. Il a insisté avoir pris sa responsabilité, selon la loi, en toute indépendance vu que sa nomination est constitutionnelle, et non pas politique comme perçu par certains. Si jamais il y a des fautes, c’est aux officiers directement concernés de prendre leur responsabilité, pas lui qui ne peut être omniprésent. Et donc il va partir le moment venu, et non pas à l’insistance des politiciens, à moins qu’il soit trouvé coupable de fraude par une cour de justice. Il importe de souligner que les protagonistes disent ne rien lui reprocher au niveau personnel tout en ayant des réserves sur la façon dont les dernières élections se sont déroulées.

Dans un autre ordre d’idées, sans vouloir faire la leçon aux organisateurs de cette émission, le choix des intervenants semble avoir été mal inspiré pour l’occasion. C’est une opinion personnelle. La participation d’académiciens en sus de politiciens aurait, en toute modestie, apporté beaucoup plus de lumière sur ce qui est perçu comme des zones d’ombres. En fin de compte qu’est-ce que la population attend d’un tel débat si ce n’est de voir un peu plus clair sur ce qui a pu être à l’origine des manquements, s’il y en a eu ?  

Shakeel Mohamed, pour tout l’effort qu’il a fait d’amener la discussion autour de la portée jalousement légale, a dû se rendre à l’évidence de sa position embarrassante de par son lien de parenté avec le commissaire. Et c’est là justement où le bât blesse quant au choix d’intervenant. De son côté Roshi Bhadain, perçu souvent de trop vouloir monopoliser la parole avec une insistance propre à lui dans un élan d’essayer de faire taire l’adversaire en face, s’est laissé aller dans des calomnies, repris tour à tour par Shakeel Mohamed, malheureusement inappropriées pour la circonstance. Quel  gâchis pour ces hommes en toge. Heureusement pour le commissaire qui ne s’est pas laissé prendre au piège de ce qui ressemblait étrangement à une démagogie politique. Lui qui a finalement pris le dessus sur les autres tant les discussions piétinaient. N’était son intervention, on aurait eu à se contenter des arguments pour le moins stériles sur le plateau.

Nul doute, l’audience semble être restée sur sa faim. À voir les réactions sur les réseaux sociaux et même dans la presse, la déception est palpable, tant l’attente était grande. L‘accessoire aurait pris le dessus sur l’essentiel. Les intervenants, politiciens avertis de surcroit, se rendent-ils compte que les quolibets politiques n’ont leur place que sur des « caisses savons » plutôt que sur un plateau public en live vu par des milliers de personnes pour un débat sur un sujet d’intérêt national ?

Au final la question de savoir « Comment rétablir la confiance dans le processus électoral? » autour de laquelle le débat devait s’orienter, est restée dans une large mesure sans réponse. Et le débat s’est glissé lamentablement sur le terrain des attaques personnelles hors sujets frôlant parfois le vulgaire, digne des querelles d’enfants, dont les animateurs auraient pu nous épargner.

Alfa King

Note: Article de l’auteur paru dans This Week News Mauritius le 18 février 2022.


Le Robot et l’Ame Vivante

décembre 24, 2021

De nos jours, il suffit d’un clic pour passer un message, ou plusieurs, à des milliers, voire des millions, de gens, qu’on les connaisse ou pas. Une action mécanique qui se manifeste derrière l’écran, souvent anonyme, à voir l’avalanche de ce type de souhaits inondant la toile aussi bien que les boites à messages privés à des moments ponctuels. Les abrégés sont devenus légions : RIP (Rest in peace) pour exprimer sa peine dans le cas d’un décès, HB (Happy Birthday) pour un anniversaire, OMG (Oh, my God) pour exprimer une émotion vive, de surprise, et j’en passe. Il n’y a rien de mal de recourir à des raccourcis surtout dans le jargon électronique. On est en plein dans l’ère cybernétique des abréviations, des raccourcis dans l’expression digitale. Résultat : la forme a la côte sur le fond.

Autrefois, sans l’ordinateur ni portable, notre plume s’activait avec l’aide de notre matière grise, à transformer notre émotion en messages vivants venant tout droit du cœur. Aujourd’hui tout est pré-écrit, préconçu, ce qui a pris plutôt une allure rhétorique, qui devient au fil du temps une expression creuse. Tout comme les souhaits de noël ou de fin d’année pour être dans la conjoncture.

Le but ici n’est pas de questionner le droit légitime de l’expéditeur de recourir à des formes d’expressions qui les conviennent, un droit englobé dans le droit à la liberté d’expression ou de la parole dans un environnement démocratique. Encore moins la disposition du lecteur, pressé par la voracité à parcourir tout ce qui tombe sur l’écran, à les raffoler.  

Si l’intention, la substance,  et l’essentiel sont là, ces messages comportent une distraction plutôt qu’une appréciation approfondie, de par leurs conceptions graphiques sensationnelles, dans certains cas, les uns visuellement plus attrayants que les autres, copiés, recopiés et retransmis on ne sait combien de fois.

La rhétorique légendaire  donne l’expéditeur l’impression du sens du devoir accompli envers son prochain, virtuel ou réel. Celui-ci est d’autant plus réconforté par des tonnes de « likes » (tout aussi mécanique) que le récipiendaire ou le lecteur acquiesce volontiers. Des actions robotisées. Un clic, et on accompli son devoir dans la plus simple des formalités. Est-ce qu’il communique vraiment l’émotion voulue du fond de l’âme, du cœur et de l’esprit? Est-ce que nous nous rendons compte vraiment que l’interlocuteur de l’autre côté de la toile peut aussi être une personne réelle comme nous ? C’est de là qu’on peut jauger toute la différence entre un robot et une âme vivante.

À réfléchir en cette période de noël et de fin d’année.

En cette occasion festive je tiens à exprimer, malgré tout, mes souhaits les plus sincères à tous pour une vie plein de bonheur, de santé, de prospérité et de gaité. Vivement, joyeux noël et bonne année. À votre sante !


La Grande Dictée 2021 à Rodrigues

octobre 10, 2021
Remise des prix par la commissaire, Rose de Lima Edouard-Ravina

Moment d’intenses émotions et de joie lors de la remise du trophée, un lot de livre, un certificat et un sac artisanal avec l’insigne « Grande Dictée 2021 » au grand champion.

Je suis très honoré d’avoir été proclamé champion de la catégorie grand public. Cette dictée m’a fait voyager dans le temps. Et m’a emmener dans mon époque estudiantine, il y a de cela un peu plus d’une cinquantaine d’années. Cet exercice m’a aussi permis de jeter un nouveau regard, plus attentif, pour une écriture à l’orthographe convenable afin de mettre en valeur cette belle langue combien riche et mélodieuse, qualifiée souvent comme la langue de l’amour. D’ailleurs Anatole France, ne disait-il pas que « la langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tente de lui être infidèle » ?

Faire Vivre l’Esprit de l’Autonomie à travers la Grande Dictée

Les résultats de la grande dictée 2021, organisée par la Commission des Services Bibliothèques et autres de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, ont été proclamés le jeudi 7 octobre 2021. La cérémonie de la remise des prix a eu lieu au centre des loisirs et de culture à Mon Plaisir par la commissaire de tutelle, Rose de Lima Edouard-Ravina.

Les gagnants en compagnie de la commissaire.

C’était une première édition dans le cadre du 19ème anniversaire de l’autonomie de Rodrigues. La commissaire a réitéré la tenue de la grande dictée dorénavant tous les ans dans le contexte de l’anniversaire de l’autonomie pour que « chaque jeune, chaque enfant et chaque membre du public puisse vivre l’esprit de l’autonomie à travers la grande dictée ».

Les cinq autres catégories étaient réservées aux élèves et étudiants des cycles primaires et secondaires. 214 candidats avaient pris part à cet exercice avec 17 écoles primaires et tous les collèges secondaires de l’ile.

Si pour l’éliminatoire, qui avait eu lieu le jeudi 23 septembre, le texte avait été lu par moyen d’une bande préenregistrée sur les ondes de Rodrigues FM, pour la finale elle l’a été en face à face le jeudi 30 septembre toujours à Mon Plaisir.

Conduite de la dictée et choix des textes

La dictée était conduite en quatre étapes : une première lecture au rythme normal pour familiariser les candidats au texte, une deuxième lecture avec ponctuation, puis une troisième – la dictée propre, et finalement une lecture rapide du texte complet de façon à permettre aux candidats de vérifier s’ils n’ont rien raté.

Le texte pour la grande finale était un extrait du roman de J M G Le Clézio, Le Chercheur d’Or, alors que pour l’éliminatoire ç’en était une de Marcelle Lagesse, Une jeune femme au mont Limon. Le choix des textes n’a pas été fait au hasard. « C’est un choix méticuleux de façon à mettre en avant la littérature rodriguaise écrite par des écrivains d’ailleurs, mais aussi la plume rodriguaise, » a dit la commissaire lors de son discours de circonstance.


La Grande Dictée : un exercice littéraire tout trouvé par l’administration régionale de Rodrigues

septembre 25, 2021

C’est une expérience inédite, en quelque sorte une réminiscence de mon époque estudiantine, que de participer dans la catégorie du grand public, de la grande dictée organisée par la Commission des Arts, de la Culture et autres de l’Assemblée Régionale de Rodrigues dans le cadre du 19eme anniversaire de l’autonomie de l’ile.

Cette dictée, classée en six catégories, est destinée aux élèves et étudiants des cycles primaires et secondaires, mais aussi au grand public à Rodrigues de façon à éveiller le sens de l’écriture à l’ère de la technologie informatique.

L’éliminatoire a eu lieu le jeudi 23 septembre à partir de 10h00 dans les écoles et collèges pour les étudiants, et au Centre de Lecture et d’Animations Culturelles (CLAC) à Mont Plaisir pour le grand public. La finale est prévue pour le jeudi 30 septembre au Gymnase Daflorence Édouard, Le Chou College à partir de 10h00.

La remise des prix pour un champion, un vice-champion et un deuxième vice-champion dans chaque catégorie, aura lieu selon le calendrier établi, le jeudi 7 octobre prochain.

La dictée a été faite par moyen d’une bande préenregistrée sur les ondes de Rodrigues FM en quatre étapes : une première lecture au rythme normal pour familiariser les candidats au texte, une deuxième lecture avec ponctuation, puis une troisième – la dictée propre, et finalement une lecture rapide du texte complet de façon à permettre aux candidats de vérifier s’ils n’ont rien raté.   

Bien sûr comme pour n’importe quelle compétition on s’efforce de donner le meilleur de soi-même. C’est un exercice avant tout de jauger la maitrise de cette langue très distincte qu’est le français, souvent compliquée, dit-on, de par ses règles d’orthographe et de grammaire qui ne cessent d’évoluer par rapport aux époques. Un exercice qui fait appel au sens de l’ouïe, de la concentration et du jugement spontané pour la justesse de l’écriture.

Pour moi ça a été une expérience somme toute enrichissante. Ce qui m’a retenu c’est surtout ce côté passionnant, cette atmosphère tendue comme dans une salle d’examen qui tient le candidat en haleine pendant tout le long de l’exercice. « Vous vous êtes tous bien appliqués, » nous dira la surveillante à la fin de l’exercice qui aura duré environ une heure.

Alfa King

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A propos de l’auteur

Mauricien résident à Rodrigues, Alfa King (Amanoola Khayrattee, de son vrai nom) est contributeur chez La Gazette Mag de l’océan indien et chez This Week News MauritiusRetraité, ancien syndicaliste et consultant en matière d’hygiène-sécurité au travail, il a été éditeur de journal syndical. Ainsi il a écrit  divers articles destinés aux publications et magazines internes y compris la presse locale. Il blogue depuis 2007. Alfa King Memories est son blog en anglais.