Quand on n’arrive pas à contrôler sa bouche…

août 4, 2017

Ainsi on peut aisément se tirer d’affaire après avoir menacé quelqu’un de mort et déclaré le jihad. Il suffit de faire l’éloge de la personne visée et se justifier par des affirmations qu’on ait mal interprété ses propos.

S’il vous arrive de vous trouver dans une situation telle notre sheik, soyez rassuré. Vous pouvez, par exemple, dire que la personne censée visée est votre frère; elle est tres proche de vous; elle n’est pas votre ennemie. Qu’elle n’a pas besoin d’avoir peur de vous parce que vous n’avez jamais utilisé un fusil à eau ou craqué un pétard; vous n’avez jamais tué une poule; votre propos a été mis hors contexte ou exagéré par les media qui ont toujours à redire; et c’est fait. Vous n’avez rien à craindre. Et puisqu’on a toujours cette croyance que les ordres viennent d’en haut, la force de l’ordre et la sécurité ne vous inquiétera nullement en dépit d’une déposition en bonne et due forme de la part du plaignant. “Who cares?

Vous pouvez aussi tenir à être présent la tête haute dans une fonction quelconque, et demander aux gens de prier pour vous afin que vous deveniez “ene bon dimoune” (eh bien là vous faites votre méa culpa) parce que parfois vous ne pouvez contrôler vos paroles et votre bouche; et que vous n’avez aucune intention de faire du tort à qui que ce soit.

Ensuite vous vous dirigez vers l’aéroport et prenez l’avion comme un héro (sans souci d’”objection to departure” dans votre cas, bien sûr) sous pretexte de partir vous faire soigner ailleurs parce qu’il n’y a pas assez de compétences chez vous. Votre chef hiérarchique (qui a été parachuté à ce poste sans passer par la filière normale au grand dam de la démocratie) et vos collègues ne feront que regretter vos écarts de langage et vous diront que vous auriez pu faire l’économie de vos propos dont “on a exagéré la portée”. Ce serait pour eux une tempête dans un verre d’eau.

Et si les internautes et autres, facebookers feront des commentaires “désobligeants” à votre égard il n’y a rien d’anormal puisqu’ils ont l’habitude d’écrire n’importe quoi, et pire que ça.

Voyons! On nous fait prendre des vessies pour des lanternes.

Est-ce aussi simple que ça? Est-ce qu’on peut vraiment s’en sortir aussi facilement? A quoi ça sert d’avoir tout l’arsenal policier et legal? Sans cela on aurait pu faire une économie énorme qui servirait dans une grande mesure à payer les clients de SCBG/BAI, et laisser les voyous à leur sale besogne.

Pendant ce temps le gouvernement français appelle ses ressortissants à la prudence compte tenu des agressions récurrentes de touristes ou d’étrangers résidant à Maurice. L’on se demande si l’image du pays n’a pas été ternie encore plus avec les propos qu’a tenu un “senior minister” à l’égard du leader de l’opposition. Quel exemple pour nos jeunes et au monde entier? Quel patriotisme va-t-on léguer?

Alors quand on n’arrive pas à contrôler ce qui sort de sa bouche on gagnerait à appliquer un sparadrap.


“Batterie ine faible, moteur ine fini, carosserie ine déclinquée”.

juillet 21, 2017

Il n’est pas facile à digérer. La pilule est certes amère. Mais on s’obstine à nous la faire avaler à chaque instant. Histoire de nous faire endormir aussi longtemps que possible pour qu’enfin ils soient libres de faire ce qu’ils veulent. Ils n’ont de compte à rendre à personne, semble-t-il. Même pas au parlement, puisqu’ils essayent par tous les moyens d’esquiver l’opposition ou de faire en sorte que le “question time” soit épuisé dans des palabres.

L’agenda semble être tout autre. Vous avez dit soulager la misère des gens? Qui voudra sacrifier sa poche pour une autre?

Tandis qu’à un certain niveau on ne jure que par des millions ou milliards, les petits gens doivent se contenter de 10 sous. La logique? Certains sont nés et ont grandi avec des cuillères à la bouche. Ils ont été servi dans des plateaux en or et ont droit, qu’on le veuille ou non, aux limousines au frais de sa majesté. Des anti-balles justement parcequ’ils disent être des cibles potentiels de la mafia pour avoir reçu des menaces. Nous n’avons pas le droit de nous en douter. La police agi promptement dans de tel cas. D’autres moins fortunés doivent se contenter de leur pioche et velo sans protection aucune. Et c’est à ces petits gens-là que s’appliquent les lois du pays, les normes environnementales, et autres principes de “serre ceinture”.

On entend souvent au plus haut sommet de l’état que c’est le pays avant tout. Et qu’on fera en sorte qu’on serait sans pitié (meme s’il s’agit des proches) afin de préserver l’image et l’honneur du pays. On parle beaucoup de l’intérêt superieur du pays. Si tel était vraiment, sincèrement, et honnêtement le cas on aurait dû suivre l’example de Thérésa May. N’avait-on pas fait reference à celle-ci au moment de la passation de prime ministership? Suivant la même logique on aurait du appeler le pays aux urnes pour donner un nouveau souffle avec une équipe saine qui dirigerait dans la sérenité et la sobriété. Il est plus qu’urgent de le faire.

De scandales aux scandales, des révélations aux revelations; pas un seul jour de répit. La situation est tellement stressant, grave meme, avec tout ce qui se passe autour de nous. La commission d’enquête sur la drogue permet, jusqu’à un certain degré, de voir la face caché de certains. Soit dit en passant, il faut saluer le courage et la determination de l’ex-juge Lam Shang Leen et ses assesseurs qui ne lésinent pas sur les moyens afin de fouiller de fond en comble pour essayer d’amener des figures de proue à s’expliquer sur certains de leur agissements. Jamais auparavant n’aura-t-on vu autant de parade des gens “célèbres”, avocats, parlementaires, nominés ou partisans politiques et autres, proche du pouvoir, devant une commission d’enquête sur la drogue. “Est pris celui qui croyait prendre,” dit l’adage.

Certains parlementaires, et non des moindres, se comportent comme des hors la loi, allant jusqu’à intimider ceux qui ne sont pas du même bord. Est-il vrai qu’un “super minister” aurait menacé de mort un autre élu si on interprête bien ce qui suit: “si mo bodyguard ti donne moi révolver mo touye li dans parlement. Sa meme ki appelle djihad,” (en se référant à un autre parlementaire qui occupe une position constitutionelle)? Tout cela devant un parterre d’invités à une célébration religieuse. Quelle ironie! N’y a-t-il pas matière à enquête, arrestation ou poursuite pour menace de mort et incitation à la haine raciale ou terrorisme avec le mot “djihad prononcé devant une audience sensible? Et si c’était le citoyen lambda qui aurait proféré une telle menace à qui que ce soit et utilisé un mot à connotation terroriste? Quel est le role du responsable de “law and order”?

Et on ose s’étonner d’autant de crimes ou de vols avec violence? Si ceux qui sont censés garantir l’ordre et la sécurité dans le pays se résignent devant des conneries des grands qui se comportent  en bandits, que peut-on attendre des autres? Mais ce n’est pas une raison pour autant de tomber dans la criminalité et de la tolérer. Loin de là.

Tout ça n’est que symptome de mal-être dans le pays. Rien va plus. L’on se sent désorienté. Non, mais c’est sérieux tout ça. Le gouvernement semble lamentablement épuisé. Avec autant de casseroles à la traine, “batterie ine faible, moteur ine fini, carosserie ine declinquée”. Est-ce qu’on peut toujours se fier à un vehicule délabré? La partielle attendu dans la circonscription no 18, Belle Rose – Quatre Bornes (si partielle il y aura) agira certainement comme une épreuve déterminante.